Economie/Secteur eau et électricité

 

La SEEG, invitée à décliner ses ambitions pour 2015

C’est tout l’intérêt de la séance de travail que vient de présider à son Cabinet de travail, le Ministre de l’Energie et des Ressources Hydrauliques Monsieur Désiré Guédon avec les responsables de la Société d’Energie et d’Eau du Gabon ; Lesquels entendent mettre les moyens de productions pour faire face à l’offre et à la demande du service public en eau potable et en énergie électrique, tout en rassurant l’Autorité Concédante de passer le « pic  de chaleur » des mois de mars et avril 2015 sans grandes difficultés.

Préoccupé par l’amélioration du service public de l’eau et de l’électricité dans le pays, le Ministre de l’Energie et des Ressources Hydrauliques a récemment présidée une séance de travail à son cabinet avec la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG). La délégation de l’entreprise conduite par son Directeur Général  Jean Paul Camus avait été conviée par le membre du gouvernement à l’effet de lui présenter non seulement la situation 2015 de l’équilibre entre l’offre et de la demande d’eau potable et d’électricité dans les principales villes du pays, mais aussi faire l’examen de son programme prévisionnel 2015.

D’entrée, Désiré Guédon a souhaité s’assurer clairement de la  bonne fourniture d’eau et d’électricité en cette période dite critique allant  de Janvier à avril 2015, marquée par les fortes chaleurs. Sur la question, la SEEG a transmis aux participants un document intitulé‘’ Sécurisation du RIC de Libreville (2015-2017) sur le volet énergie électrique’’. Ce document indique que la pointe prévue cette année se situerait autour de 247 MW et que les moyens de production actuels devraient permettre l’alimentation de la clientèle. ‘’Ce niveau de pointe a été obtenu sur la base d’un taux d’évolution de la demande de 9%. Taux qui a été majoré de 2% pour prémunir de tout aléa.’’ a indiqué l’Adjoint au Chef de Département Exploitation Estuaire de la SEEG Monsieur Martial Ondo Mve qui a d’ailleurs  donné des assurances quant à la satisfaction de la demande d’énergie sur la période sus-mentionnée. Par la suite, le concessionnaire a ajouté que  ‘’si les machines ont un bon rendement il n’y aura pas d’inquiétudes à se faire sur l’équilibre entre l’offre et la demande d’énergie tout au long de l’année 2015. On assistera même à une offre d’électricité largement supérieure à la demande avec une marge de 32 MW.Cette assurance résulte du fait que les groupes de production en arrêt devraient être opérationnels très bientôt (G4 Kinguélé à la fin du mois de janvier 2015, Moteur diésel-gaz n°4 à la fin du mois d’avril 2015)’’.

Par ailleurs, la SEEG a fourni les données techniques qui fondent sa position et informera le Ministre de manière officielle. ‘’Le taux de disponibilité des moteurs diesel- gaz (MDG4 et MDG5) se situe aux alentours de 92% ; le retour Moteur diésel-gaz n°4 (MDG4) après sa maintenance de 48.000 h en avril 2015 ; la situation pour 2015 tient compte du retour en exploitation, à la fin du mois de janvier 2015 du groupe n°4 de Kinguélé et la SEEG a passé la commande de deux (2) nouveaux transformateurs pour l’usine de Tchimbélé’’ a souligné Monsieur Ondo Mve.

Au cours des échanges, le Directeur Général  de l’Agence de Régulation du Secteur Eau et Electricité (ARSEE), Alain Herth, a relevé que les scénarii envisagés par la SEEG sont très optimistes, même si’’ la SEEG ne montre pas les calculs qui ont permis de parvenir aux résultats présentés,  il y a une absence de garanties de l’année n-1, et que la SEEG choisit de faire la maintenance au moment qui n’est pas souvent une période critique’’.

Le membre du gouvernement a, pour sa part, demandé à la SEEG de transmettre au Ministère de l’Energie un document officiel qui confirme son engagement selon lequel ‘’la fourniture d’électricité sera assurée correctement tout au long de l’année 2015 et notamment pendant la forte période chaleur et durant la saison sèche.

De son côté, la SEEG au risque d’avoir des sérieux délestages, reconnait toutefois que le système aura besoin à la fin de l’année 2016, de capacités de production additionnelles. Aussi propose-t-elle cinq options, à savoir : de passer aux phases 2 et 3 d’Alenakiri ; de ramener la TAG n°3 de Port-Gentil vers Libreville ; de louer des groupes (AGGREKO) supplémentaires ; de réaliser une ligne de transport d’énergie entre Port-Gentil et Libreville et un pipeline gaz de Port-Gentil vers Libreville.

Dans cette perspective (augmentation de puissance sur Libreville), ‘’le Poste d’Angondjé ainsi que les départs Moyenne Tension associés seront disponibles respectivement à la fin du mois de janvier et février 2015’’ a indiqué le Directeur général de l’Energie, Yvette Poutha. Cette intervention a été suivie de celle du Ministre Guédon , offensif avec la SEEG : ‘’ J’attends un courrier relatif à l’activation par le Concessionnaire des dispositions de l’article 31 du Contrat de Concession relative à la réalisation d’un ouvrage de production supplémentaire d’une puissance installée égale ou supérieure à dix mégawatts (10 MW)’’.

Pour le concessionnaire, ‘’l’équilibre entre l’offre et la demande d’électricité sera également maintenu à l’intérieur du pays et par conséquent, il n’y aurait pas de problème durant l’année 2015. Dans la mesure où dans la région de Port-Gentil, nous avons réalisé les différents travaux de maintenance des moyens de production et qu’il y aurait pas de difficultés à ‘’passer’’ la période des ‘’chaleurs’’.

S’agissant du RIC Sud (Ngounié-Nyanga), nous annonçons un retour à une alimentation normale des usagers du service public de l’électricité. La situation est également confortable à Lambaréné’’ argumentait l’Adjoint au Chef de Département Exploitation Estuaire.

Ecoutant le développement de l’argumentaire  du Directeur Général de la SEEG,  le Ministre a également interpellé son interlocuteur sur les délestages observés dans le RIC Est (Haut Ogooué et Ogooué Lolo) depuis le 12 janvier 2015. En réponse, ce dernier a indiqué qu’il fournirait de plus amples explications après s’être rapproché de ses services techniques.

Monsieur Camus a par ailleurs indiqué que le besoin de puissance que doit fournir Grand Poubara à partir de 2016 pour  alimenter Franceville est de l’ordre de 10 à 15 MW énergie, dans le RIC Est.

Sur la question, le Directeur Général de la Société de Production et du Transport d’Electricité du Gabon (SPTEG), Monsieur Lasseni Duboze a indiqué qu’il conviera, dans les prochains jours, la SEEG à des discussions sur la stratégie de placement de l’énergie de Grand Poubara.

Abordant le sujet lié à l’eau potable, les disponibilités et les demandes des différents centres ont été passées en revue. Dans la région de Libreville, l’offre est passée de 170.000 m3/jour à près de 210.000 m3/jour. Cet apport d’eau supplémentaire (40.000 m3/jour) permet d’alimenter un peu plus de clients à Libreville. ‘’ Cet accroissement de l’offre est en partie dû aux grands travaux lancés par la République Gabonaise notamment la construction de la canalisation de transfert entre Ntoum et Libreville (DN 1200) et les travaux structurants de la zone nord (DN 800 et DN 400). A ce titre la mise en place de la redevance d’usage doit être activée’’ a souligné le Directeur Général des Ressources Hydrauliques ; Olivier Mouckocko a rappelé ‘’qu’en matière d’eau, la SEEG et la DGRH vont travailler ensemble sur la mobilisation des eaux de Cim GABON. Pour 2016, les forages de Méba devront être pris en compte, de même qu’il faudra régulariser sur le plan juridique avant 2017 les ouvrages mis à la disposition du Concessionnaire’’.

 

Le membre du gouvernement a insisté sur la qualité de l’eau et surtout sur la disponibilité de la ressource, ce qui suppose des capacités de production et de stockage ainsi que de transport suffisantes à Libreville, comme à l’intérieur du pays. ‘’La SEEG est fréquemment interpellée sur la qualité de l’eau’’ a-t-il relevé.

C’est dans ce contexte que plusieurs résolutions ont été prises.

On note que la DGRH et la SEEG vont renforcer leur collaboration sur certains projets spécifiques. Il s’agit notamment des forages de Ntoum, de la Station de traitement des eaux de Port Gentil, de la conduite DN 1200, de la réparation des fuites, de l’équipement des forages en construction autour du stade d’Angondjé et de la finalisation du Schéma Directeur de Gamba.

Au cours de cette rencontre, la SEEG s’est également engagée à prendre en compte dans son programme d’activités amendé, les remarques formulées par la DGE sur les projets électricité, la DGRH sur les projets eau et l’ARSEE dont, le Directeur Général de l’Agence de Régulation du secteur de l’Eau potable et de l’Energie électrique (ARSEE) a souligné quelques manquements, ‘’Le retard sur les travaux des postes en contraintes; quel niveau a été réalisé lors les exercices précédents ? Combien sont à traiter cette année et les années suivantes? Plusieurs clients saisissent régulièrement l’ARSEE pour les non-conformités des tensions. L’ARSEE informe au fil de l’eau la SEEG. Sur le programme prévisionnel présenté, il n’apparait pas d’effort en matière traitement des chutes de tension; le dispositif COBRA connait des dysfonctionnements. La SEEG doit réaliser les extensions de réseaux afin de permettre la réalisation des branchements standards,  et déplacer les anciens branchements après une extension, dans le but de rapprocher des compteurs des habitations’’ selon ce dernier.

En outre, le sujet de la hausse tarifaire a été évoqué par la DGRH qui avait proposé de faire apparaitre les investissements de développement dans le programme prévisionnel 2015 de la SEEG. Sur ce point, la SEEG a été priée de faire la distinction dans sa comptabilité selon l’article 3 du protocole d’Accord.

Tout en reconnaissant l’importance d’une présentation des rapports SEEG qui fait ressortir les investissements de développement (Extensions des réseaux) et la part des ressources issues de la hausse tarifaire, les Parties (SEEG-MERH) se sont engagées à faire une évaluation de la redevance que devrait payer la SEEG pour l’utilisation des réseaux pour le transport de l’eau et de l’électricité

A propos de la récurrence des problèmes techniques à Libreville, la SEEG a expliqué que cette situation est due à la saturation des postes de transformation ainsi que d’autres incidents intervenant sur les réseaux eau ou électricité. Elle dit avoir des difficultés à obtenir certaines autorisations administratives, notamment celles d’ouverture de tranchées sur les voies publiques’’. En réponse, Monsieur le Ministre a dit toute la disponibilité de son département à accompagner la SEEG dans ce type de demande, tout en précisant que ‘’la SEEG doit toujours saisir le Ministère le plus rapidement possible, qu’il s’agisse d’obtenir des autorisations pour effectuer des travaux ou pour d’autres formes d’appui administratif’’.

Interpellés sur la mesure de gratuité qui aurait été supprimée dans l’Ogooué Lolo, le concessionnaire a expliqué qu’il s’agirait plutôt du remplacement des compteurs Libergy qui ne fonctionnaient plus. Ce qui permettait aux populations d’avoir de l’électricité gratuitement. « Les populations ont assimilé ce dysfonctionnement comme une mesure de gratuité. Les nouveaux compteurs nécessitent de s’approvisionner en ‘’crédit’’ ou de s’acquitter de sa facture auprès de la SEEG’ .

Par ailleurs, Désiré Guédon a déploré la qualité du service aux usagers relevant la non-fonctionnalité du Numéro vert que la SEEG a mis à disposition des populations. L’entreprise face à cette observation, s’est engagée à mobiliser davantage ses équipes affectées au numéro vert et  à mieux les former.

Le Ministre a particulièrement tenu à préciser, au terme de la réunion, que le Pack Branchement Social (PBS) est une des priorités des plus hautes autorités du pays en tête desquelles, Monsieur le Président de la République, Ali Bongo Ondimba. ‘’A cet effet, il est souhaitable que les effets soient directement perceptibles auprès des populations par un plus grand accès de ces dernières à l’eau potable et à l’électricité. La priorité est donc de mettre l’accent sur les extensions de réseaux pour atteindre les zones sous intégrées dans les principaux centres urbains et cela, avec des réseaux fiables’’ a-t-il ajouté.

Dans ce registre, la SEEG développera des statistiques spécifiques par rapport au Pack Branchement social qui permettraient de faire ressortir, entre autres, les nouveaux branchements dans les zones sous intégrés ou nouveaux lotissements et les extensions de réseaux.

En clôturant la rencontre, le Ministre de l’Energie et des Ressources Hydrauliques, a demandé à la SEEG de ne pas rechercher la rentabilité tous azimuts mais de prioriser la satisfaction des populations. ‘’Pour les deux années qui restent pour la concession, les parlementaires et les populations seront très regardants sur la qualité du service public et ce sont eux qui détermineront le sort des négociations à la fin de la concession’’ a conclu le Ministre Désiré Guédon.